Le voyage touche à sa fin lorsque Mero pose le pied sur le quai de la capitale d’été de Qit, le c?ur encore vibrant des expériences intenses qui ont marqué leur périple. Le soleil s’est déjà couché, laissant place à un ciel d’un bleu profond où scintillent les premières étoiles, comme des joyaux dispersés sur un velours sombre. Une brise fra?che, chargée des senteurs boisées des pins et des effluves sucrés des fleurs sauvages, glisse sur sa peau, apaisant la fatigue du trajet. Autour de lui, la ville s’étend dans une harmonie paisible, ses rues pavées bordées de maisons aux toits pentus, leurs fenêtres diffusant une lumière douce et accueillante.
Le palais, dominant la cité depuis une colline douce, attire immédiatement son regard. Ses murailles de pierre claire, patinées par le temps, se dressent avec une élégance austère, percées de hautes fenêtres arquées qui laissent deviner la grandeur intérieure. Des lanternes suspendues le long des sentiers sinueux projettent des halos dorés, guidant les pas de Mero et de ses compagnons vers l’entrée principale. Les jardins qui entourent le batiment ajoutent une touche de splendeur inattendue : des massifs de roses écarlates et de jasmins odorants s’épanouissent sous la lueur argentée de la lune, tandis que des fontaines murmurent un chant cristallin, leurs eaux captant les reflets des étoiles.
à leur arrivée, le roi et la reine de Qit les accueillent avec une majesté teintée d’une chaleur sincère. Le roi, une figure imposante aux épaules larges, porte une cape brodée de motifs géométriques qui ondulent légèrement dans la brise. Sa couronne, ornée de pierres précieuses, scintille sous les flambeaux, ajoutant une aura de puissance à sa présence. à ses c?tés, la reine, plus frêle mais tout aussi majestueuse, est drapée dans une robe de soie argentée qui semble flotter autour d’elle comme un nuage. Son sourire, doux et lumineux, adoucit l’atmosphère solennelle du palais, et ses yeux pétillants trahissent une joie véritable à revoir Mero et ses compagnons après leur voyage.
Mero, impressionné par leur prestance, ressent une bouffée d’admiration mêlée d’une légère appréhension. Il incline la tête en signe de respect, ses mains moites trahissant une nervosité qu’il tente de dissimuler. Le roi lui adresse un signe de la main, un geste simple mais empreint de bienveillance, tandis que la reine lui offre un sourire qui semble dissiper les ombres du lieu, transformant l’austérité des pierres en une promesse de confort et de convivialité.
Ils sont conduits dans un vaste salon où une table somptueuse les attend, dressée avec un soin qui témoigne du raffinement de Qit. Les chandelles vacillantes projettent des ombres dansantes sur les murs ornés de tapisseries aux couleurs vibrantes, où des scènes de chasse et de fêtes ancestrales se mêlent dans un entrelacs de fils d’or et d’écarlate. La table elle-même est un chef-d’?uvre : une nappe immaculée, brodée de motifs floraux, supporte un festin qui éblouit les sens. Des corbeilles débordent de fruits exotiques – des grenades éclatées révélant leurs graines rubis, des figues dodues aux reflets violets, des baies sauvages d’un rouge éclatant. Des plats de viandes r?ties, dorées à la perfection, exhalent un parfum d’épices qui chatouille les narines de Mero, tandis que des patisseries délicates, saupoudrées de sucre glace et garnies de crèmes soyeuses, promettent une douceur irrésistible.
Mero prend place parmi les invités, son estomac grondant d’anticipation. Le roi s’assied en bout de table, sa silhouette imposante dominant l’assemblée, et une fois tous installés, il se lève pour prendre la parole. Sa voix, grave et assurée, emplit la salle d’une autorité calme.
— ? Bienvenue à notre table, ? déclare-t-il, ses yeux balayant chaque visage avec une attention presque paternelle. ? Ce repas est une manière de célébrer vos réussites, vos découvertes et l’amitié qui nous lie. Que ce d?ner soit une nouvelle étape dans nos relations, et que nous en ressortions tous enrichis de cette expérience. ?
Un sourire éclaire son visage, et Mero, captivé par la simplicité de ces mots, sent une chaleur se répandre dans sa poitrine, comme si l’hospitalité du roi l’enveloppait personnellement.
La reine, avec une douceur qui contraste avec la gravité de son époux, ajoute :
— ? Ce voyage a été pour vous une occasion de découvrir non seulement les terres de Qit, mais aussi de renforcer les liens qui unissent nos peuples et nos c?urs. ?
Son regard s’attarde un instant sur Hélène, assise en face de Mero, et un sourire particulier na?t sur ses lèvres, comme si elle percevait une émotion secrète dans les yeux de la princesse. Mero, intrigué, observe Hélène à son tour, notant la lueur pensive qui traverse son visage, mais il n’a pas le temps de s’y attarder.
Le d?ner commence dans une effusion de saveurs et de sons. Les plats circulent, les couverts tintent, et les rires fusent à mesure que l’atmosphère se détend. Mero savoure une bouchée de viande, son palais ravi par le mélange de tendresse et d’épices, suivi d’un fruit juteux dont le jus sucré éclate sous ses dents. à ses c?tés, Mandarine rayonne de bonheur, ses joues rosies par la chaleur de la salle et la joie du moment. Elle lui lance des regards complices, ses yeux pétillants de malice chaque fois que leurs doigts se fr?lent en se passant un plat.
Ki, assise plus loin, ne manque pas une occasion de taquiner Dorian et éléonore, ses remarques espiègles provoquant des éclats de rire. Mero, amusé, se demande quel tour elle prépare pour rendre la soirée encore plus mémorable. Hélène, en revanche, reste plus silencieuse, ses yeux scrutant la scène avec une intensité qui intrigue Mero. Peut-être le voyage a-t-il éveillé en elle des réflexions profondes, des vérités qu’elle n’a pas encore partagées.
Le roi et la reine, attentifs à leurs invités, circulent entre les tables, échangeant quelques mots avec chacun. Leur présence, bienveillante et discrète, transforme le palais en un véritable foyer, où la grandeur des lieux s’efface derrière la chaleur humaine. Mero, touché par cette hospitalité, se sent privilégié d’être là, entouré de compagnons et accueilli comme un égal.
Lorsque le repas principal s’achève, un dessert raffiné est servi : des douceurs sucrées aux ar?mes subtils, évoquant les terres de Qit. Mero go?te une mousse légère, son palais enchanté par sa texture aérienne, puis une confiture riche qui fond sur sa langue. Mandarine, en riant, se penche vers lui et murmure :
— ? Avec tous ces repas, je vais prendre du poids, tu sais. ?
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Mero lui sourit tendrement, charmé par la légèreté de son ton.
— ? Ne t’inquiète pas, Mandarine, ? répond-il, amusé. ? Les meilleurs souvenirs ne se mesurent pas en kilos, mais en moments partagés. ?
Elle rit doucement, posant sa tête sur son épaule, ses yeux brillant d’une lueur espiègle qu’il adore.
— ? Tu as raison. Mais je suis quand même curieuse de savoir si tu arriveras à me faire aimer les légumes après tout ce festin. ?
Elle se redresse légèrement, un sourire malicieux sur les lèvres.
— ? Peut-être que tu pourrais me faire go?ter d’autres choses, hors de ces banquets, et me convaincre que je n’ai pas besoin de m’inquiéter. ?
Son ton taquin et l’éclat dans ses yeux suggèrent des promesses plus intimes, et Mero, sentant son c?ur s’emballer, lui serre la main sous la table, une réponse silencieuse à son invitation.
Soudain, le roi se lève à nouveau, imposant le silence par sa seule présence. Sa voix, profonde et empreinte de dignité, résonne dans la salle.
— ? Mes chers invités, chers amis, ? commence-t-il, son regard balayant l’assemblée avec une fierté contenue. ? Ce soir, nous célébrons non seulement notre union avec l’Empire, mais aussi la richesse et la diversité de notre royaume. ?
Il marque une pause, un sourire éclairant son visage ridé par les ans.
— ? Le royaume de Qit n’est pas simplement une terre, c’est un foyer pour une multitude de peuples, chacun apportant sa propre culture, ses traditions et sa sagesse à notre grande nation. Nous avons les Qits, nos ancêtres, qui ont fondé les grandes cités du nord-ouest, batissant des édifices imposants où l’histoire se mêle à l’architecture. Leur vision a forgé notre caractère et la grandeur de notre royaume. ?
Mero, captivé, imagine ces cités majestueuses, leurs tours de pierre grise s’élevant vers le ciel, leurs rues résonnant des pas des générations passées.
— ? Puis il y a les Bonms, ? poursuit le roi, ? fiers et résilients, qui parcourent les vastes étendues des plaines gelées avec leurs troupeaux de b?ufs musqués. Leur vie rude et leurs traditions ancestrales incarnent la force et la persévérance, qualités dont nous devons tous nous inspirer. ?
Dans l’esprit de Mero, des images de plaines infinies se dessinent, balayées par des vents glacés, où des silhouettes emmitouflées guident des bêtes massives à travers la neige.
— ? Les Fgrens, peuple des champs Phlégréens, ont su dompter cette terre volcanique et en tirer toute sa richesse, ? continue le roi, sa voix plus contemplative. ? Leur connexion avec la terre et leur capacité à cultiver dans des conditions extrêmes sont un exemple de la relation que nous entretenons avec la nature, une relation de respect mutuel. ?
Mero visualise des champs noirs et fertiles, bordés de volcans aux panaches de fumée, où des paysans labourent avec une détermination farouche.
— ? Enfin, les Nuuis, ? dit le roi, son ton devenant plus grave, ? ceux qui vivent là où le soleil ne se couche jamais en été, là où le ciel embrase la terre d’une lumière éternelle. Leur culture est aussi lumineuse et vibrante que leur terre, et leur histoire nous rappelle l’importance de la lumière, non seulement pour la nature, mais aussi pour l’ame. ?
Mero imagine des villages baignés d’une lumière dorée, où des danses joyeuses résonnent sous un ciel sans fin.
Le roi lève son verre, un sourire bienveillant illuminant ses traits.
— ? Que ce banquet soit une célébration non seulement de nos alliances, mais aussi des peuples qui composent ce grand royaume. Car ce sont eux, par leur diversité, qui font la richesse de Qit. ?
Un murmure d’approbation parcourt la salle, et Mero, ému, lève son verre, le c?ur gonflé de respect pour cette terre et ses habitants.
Le roi poursuit, sa voix prenant une inflexion plus chaleureuse.
— ? Demain, mes amis, commence le solstice d’été, un événement attendu par tous ceux qui vivent sous notre ciel. C’est le moment où le soleil atteint son apogée, et le jour dure plus longtemps que la nuit. Pour nous, c’est bien plus qu’une simple célébration astronomique. C’est la grande fête du soleil, un événement qui marque le commencement de sept jours de réjouissances, de rassemblements et de fêtes à travers tout le royaume. ?
Il marque une pause, ses yeux brillant d’enthousiasme, et Mero sent une vague d’excitation le traverser.
— ? Pour nous, c’est un moment sacré, où la lumière triomphe de l’obscurité. Et plus encore, c’est un hommage à la naissance de la Mère Tuin, la déesse de la nuit. Car bien que le soleil brille fort pendant ces sept jours, c’est également le moment où la Mère Tuin s’éveille dans la pénombre et dans l’ombre douce de la nuit. Elle est celle qui veille sur nous, qui nous guide à travers l’obscurité, mais aussi celle qui préserve l’équilibre entre le jour et la nuit. ?
Le roi lève son verre, une lueur solennelle dans le regard.
— ? C’est pourquoi, durant ces sept jours, tout s’arrête. Les champs se reposent, les forges s’éteignent, et même les marchands ralentissent leurs échanges. Ce n’est pas un simple congé, c’est une période de réflexion et de gratitude. Un moment pour renouer avec la nature, célébrer la vie, et honorer nos ancêtres et nos divinités. ?
Un sourire complice traverse son visage, et Mero imagine les rues illuminées de lanternes, les feux d’artifice éclatant dans le ciel nocturne, les chants résonnant dans l’air doux de l’été.
— ? Vous, mes chers invités, avez la chance de participer à cette grande fête, ? poursuit le roi. ? Ce ne sera pas seulement un spectacle, mais une expérience. Nous avons prévu des rites, des danses et des chants, des banquets sous les étoiles, et bien s?r, une grande procession en l’honneur de la Mère Tuin. ?
Les murmures excités des convives emplissent la salle, et Mero sent son c?ur battre plus vite à l’idée de découvrir ces traditions.
— ? Ainsi, demain, nous commencerons ensemble cette célébration sacrée, et j’espère que vous y trouverez, chacun à sa manière, une part de lumière et de paix. Que ce solstice d’été soit pour vous une source d’inspiration, de joie et de renouveau. ?
Le roi se rassoit, laissant une atmosphère de sérénité et d’anticipation planer dans la salle.
Plus tard, Mero et Mandarine se retirent dans leur chambre, l’excitation du solstice faisant encore vibrer leurs esprits. La pièce, éclairée par une lampe à huile, est un havre de calme : des tentures de velours encadrent les fenêtres, et un lit à baldaquin invite au repos. Mais le sommeil est loin de leurs pensées. Mandarine, tout près de lui, se montre caline, ses doigts effleurant son bras avec une douceur qui fait frissonner Mero. Elle murmure des mots tendres, sa voix comme une caresse, et la chaleur de sa présence trouble ses sens.
Pourtant, au milieu de cette intimité, la promesse qu’il lui a faite resurgit dans son esprit. Malgré le désir qui br?le en lui, il sait qu’il doit rester fidèle à leur engagement. Il plonge son regard dans le sien, mêlant douceur et fermeté.
— ? Mandarine, tu te souviens de notre promesse ? ? demande-t-il, sa voix légèrement tremblante sous l’effort de la retenue.
Elle le fixe, surprise, mais un sourire timide éclaire son visage. Elle conna?t sa droiture et comprend la bataille qu’il livre.
— ? Je me souviens, ? murmure-t-elle, une pointe de supplication dans la voix.
Mero lui caresse le visage, la douceur de sa peau sous ses doigts attisant son hésitation, mais il tient bon.
— ? Je veux que ce moment soit spécial, Mandarine. Il le sera davantage si on attend, tu verras, ? dit-il, son ton calme mais chargé d’émotion.
Elle ferme les yeux, un soupir léger s’échappant de ses lèvres. La chaleur de son corps contre le sien semble défier la distance, mais elle acquiesce.
— ? Tu as raison, ? souffle-t-elle, plus apaisée.
Finalement, ils s’endorment dans une douce étreinte, chacun luttant contre ses désirs, mais unis par la promesse qui les lie. La fête du lendemain sera l’occasion de nouvelles aventures, et la patience renforcera encore le lien qui les unit.